Systèmes de sablage humide

Généralité

Le terme de « sablage humide » est employé à tort pour désigner tous systèmes projetant un mélange air/abrasif additionné d’eau. Cette large définition englobe deux types de procédés bien distincts :
le procédé traditionnel à vecteur gazeux humidifié dont le but est essentiellement d’obtenir un travail non polluant sans poussière ;
le procédé spécifique à vecteur liquide dit à « voie humide » dont le but est d’utiliser des abrasifs fins pour obtenir un traitement doux.
Nous parlerons, pour information seulement, du premier qui n’entre pas dans le cadre des procédés dits à « voie humide », mais dans le cadre des procédés à voie sèche sans poussières => (voir Accessoires). Très répandu de nos jours, il a donné lieu à une technique spécifique de nettoyage doux par impacts que l’on appelle « gommage » ou « hydrogommage ».

 

Système à vecteur gazeux

Sablage sans poussière

Les inconvénients majeurs du sablage en extérieur, pour le ravalement des façades de bâtiment ou la rénovation des monuments historiques, sont l’émission de poussière engendrée, qui pollue l’environnement, et la diffusion tous azimuts de l’abrasif difficilement récupérable.
Pour y pallier, plusieurs dispositifs ont été imaginés pour alimenter en eau le jet d’abrasif, et réduire l’émission des poussières à plus de 90% en équipant un pot à pression classique soit :
– d’une bague de pulvérisation annulaire fixée autour de la buse ;
– d’un porte-buse qui alimente en eau le jet air/abrasif de la buse ;
– d’une buse spéciale alimentée en périphérie par un apport d’eau.
Outre la forte réduction de poussière, l’adjonction d’eau au jet évite les projections environnantes et facilite la récupération de l’abrasif piégé par le liquide. Ce système moins agressif, utilisé avec des abrasifs très fins, projetés à basse pression, est très adapté aux travaux de nettoyage délicats. Il permet aussi de minimiser la protection individuelle de l’opérateur, réduite ici à une simple visière.

 

Systèmes à vecteur liquide

Procédé par voie humide à succion

Le sablage sec, utilisant comme vecteur l’air comprimé, est très difficile à maîtriser quand les produits à projeter, non métalliques, sont fins ou sous forme de poudre. Le produit se disperse alors sous forme de fumée.
S’agissant de produits à faible densité (quartz, corindon, billes de verre), leur projection est très diffuse et limite considérablement la visibilité et le contrôle du travail. D’autre part, la ventilation-filtration génère une surconsommation du produit entraîné par le courant d’air vers le filtre.
Dans le procédé à « voie humide », mis au point par EPPLER en 1937, un vecteur liquide (l’eau en général), remplace le vecteur gazeux du système à succion, pour canaliser et véhiculer l’abrasif. Les grains, enfermés dans la veine liquide, sont ainsi conduits à des vitesses plus importantes, relatives à la masse du liquide utilisé.

Principe :
Un mélange eau/abrasif est mis en suspension par agitation dans une trémie, puis aspiré jusqu’au pistolet de projection par l’effet de succion. Au niveau de la buse, il est propulsé par l’air comprimé qui devient l’agent accélérateur du mélange (fig 1). Pour mieux maîtriser la projection, on peut remplacer l’effet de succion par une pompe de gavage qui vient alimenter le pistolet (fig 2).

Applications :
Ce procédé permet d’effectuer des travaux de précision avec des états de surface extrêmement fins.
Le film d’eau qui s’intercale entre le projectile et le subjectile amortit l’impact et l’uniformise, évitant sur des structures non homogènes de creuser les parties tendres et laisser les parties dures en relief. Il permet, en outre, l’utilisation des quartz de silice interdits en procédé à voie sèche.

Procédé par voie humide à pression

Comme pour le procédé à succion, le vecteur est liquide au lieu de gazeux, et l’air comprimé insufflé dans la lance de projection n’est utilisé que pour atomiser le jet et impliquer une énergie cinétique à l’abrasif projeté.

Principe :
Un abrasif est chargé avec de l’eau dans une cuve, qui est mise en pression au moyen d’une pompe à eau. Sous la pression, une vanne ferme l’orifice supérieur de chargement de la cuve (similaire à pression à sec). Le doseur bas de la cuve est alimenté à la fois par la pompe à eau et par un compresseur d’air qui assure le transport du mélange jusqu’à la buse de projection.
Chaque paramètre est réglable : le débit du mélange eau/abrasif, le débit d’eau à la lance, le débit d’air comprimé et toutes les pressions de service relatives.

Applications :
Les effets sont identiques à ceux du procédé par voie humide à succion et orientent son utilisation vers des travaux délicats et précis en tous milieux, tant dans les chantiers industriels, que dans le bâtiment. Les applications principales sont le nettoyage, le polissage, le gommage, le décapage.

 

Quelques applications du sablage humide

 

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